Le rôle des nouvelles technologies dans la gestion de l'infrastructure routière

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Le rôle des nouvelles technologies dans la gestion de l'infrastructure routière

Face à l’accélération de l’urbanisation, à la croissance démographique et l‘émergence de nouvelles formes de mobilités, l’industrie routière doit adapter ses infrastructures. Elle est confrontée à de nombreux enjeux d’ordres pratique, économique et écologique. Avec le désir généralisé d’accélérer la transition écologique, les mobilités douces gagnent du terrain et les usages évoluent. Pour préparer les infrastructures routières de demain, les acteurs du secteur routier s’appuient notamment sur les nouvelles technologies.

La France, premier réseau routier d’Europe, doit repenser sa mobilité

La France est le premier réseau routier d’Europe, avec environ 1,2 million de kilomètres de route. Sa reconstruction à neuf coûterait près de 2 000 milliards d’euros, soit quasiment l’équivalent du PIB national. Pour évaluer les moyens les plus efficaces et rentables d’entretenir les routes, et pour assurer l'optimisation de la maintenance et des budgets annuels, les élus et autorités font de plus en plus appel à des entreprises proposant d'utiliser différents outils dont l’IA pour l’inspection de la chaussée, des ponts et autres infrastructures utilisées par des millions d'usagers. 

En effet, grâce au traitement d’images et à l’analyse vidéo appliquée à un niveau industriel, les équipes techniques spécialisées en computer vision et deep learning, développent des solutions pour contrôler l’état des routes. 

Notons également que l’IA au service de l'amélioration de la mobilité urbaine s’inscrit dans la lignée du rapport Villani (2018) sur l’intelligence artificielle. Les transports y sont en effet désignés comme un secteur clé où le développement de l’IA peut permettre des progrès significatifs. 

flux de circulation sur une route française avec un coucher de soleil

Assurer la sécurité routière grâce à la technologie

Grâce à la vision par ordinateur, il est possible de détecter automatiquement les incidents en tunnel et de remonter en temps réel les diverses informations sur le trafic. Certains logiciels novateurs permettent quant à eux de dénombrer les véhicules en circulation à des fins d’analyse du trafic. Grâce à la présence de capteurs sur les routes, les feux de signalisation peuvent ajuster automatiquement leur synchronisation afin d'améliorer la fluidité du trafic. Ils peuvent aussi modifier la signalisation pour aider à protéger les autres usagers de la route contre les conducteurs dangereux. 

Pour répondre à ces problématiques sécuritaires, un peu partout en France, des routes intelligentes émergent. En Gironde, sur certaines routes très fréquentées, des diodes sur la chaussée permettent de sécuriser la circulation des piétons et cyclistes la nuit. Des capteurs les repèrent sur la traversée et déclenchent un système d’éclairage temporaire, bien moins polluants que l’éclairage artificiel constant. 

Installer un système de signalétique dynamique pourrait également permettre une gestion du trafic efficace. D’après une enquête menée par l’Institut Montaigne, un conducteur parisien passerait en moyenne 237 heures par an dans les embouteillages. L’engorgement du trafic est facteur important de pollution ; il entraîne une dégradation de la qualité de l’air, du stress et est une source importante de nuisances pour tous les usagers des voies urbaines (cyclistes, piétons, etc.).

Le désengorgement du trafic est d’ailleurs l’objectif visé par l’installation de la toute première voie réservée au covoiturage en France. Ouverte au mois de septembre 2020, elle s’étend sur huit kilomètres sur l’autoroute A48 à l’entrée de Grenoble, une portion qui connaît un bon nombre d’embouteillages. Ce système, que l’on retrouvait de manière plus courante en Amérique du Nord, permet aux véhicules de plus de deux passagers d’emprunter la voie réservée au covoiturage pendant les heures de pointe. Les bénéfices sont doubles : réduire les embouteillages et les émissions de CO2. Ce dispositif nécessite le déploiement d’une signalisation adaptée, et intègre des capteurs capables de compter le nombre de personnes dans le véhicule.

Utilisation de caméra et capteur suivant les véhicules à un carrefour

Le virage écologique 

Le trafic routier tend à évoluer vers une réduction de son empreinte carbone. De nombreuses villes ont installé des capteurs intelligents pour détecter les émissions de certaines particules et alerter. L’émergence des nouvelles mobilités telles que l’autopartage, le vélo en libre-service et les VAE peuvent jouer un rôle fondamental dans la diminution des émissions liées au transport.

À cet effet, le plan de relance du gouvernement, annoncé le 3 septembre 2020, prévoyait plusieurs enveloppes destinées aux infrastructures, dont 1,2 Md€ consacré aux mobilités quotidiennes et réparties selon deux axes principaux. Le premier prévoit de multiplier les moyens par deux pour développer la circulation à vélo ; et le second est dédié aux transports en commun, prévoit notamment l’amélioration des services existants, et la création de nouvelles lignes de transports collectifs en site propre. En outre, 550 M€ seront consacrés à l’accélération des travaux sur les infrastructures de transports. Des mesures qui ont été accélérées suite à l’adoption par le Parlement européen de la loi climat, qui a fait l’objet d’un accord informel avec les États membres en avril 2021. Cette législation transforme en obligation contraignante l’engagement politique du pacte vert européen, stipulant que l’UE deviendrait neutre sur le plan climatique d’ici 2050.

L’automobile a été le premier véhicule à prendre un virage plus écologique. Et pour cause, en 2019, les quelque 37,7 millions de véhicules français ont émis 16% de l'ensemble des émissions de gaz à effet de serre au niveau national. Il était donc nécessaire d'effectuer une transition. Or, cela implique également des bouleversements au niveau infrastructures. En effet, les nouveaux véhicules électriques ou hybrides nécessitent, entre autres, l’aménagement d’un espace suffisant pour stationner, le déploiement de stations de chargement et une signalisation prévue à cet effet.

Les projets d’infrastructures appelées « vertes » se multiplient sous l’impulsion de certains acteurs du marché. Un exemple intéressant à Pontarlier, dans le Haut-Doubs, où une portion de route est capable d’emmagasiner l’énergie solaire toute l’année et de la diffuser en hiver, à l’aide d’une pompe à chaleur, pour déneiger la route. Autre cas d'usage en Normandie avec une portion d’un kilomètre de route comporte suffisamment de panneaux photovoltaïques pour produire de l’électricité et fournir en éclairage une ville de 5000 habitants. Ces usages permettent aux routes d'aller au-delà de leurs usages premier et présentent de nombreux avantages.

l'utilisation de symboles pour illustrer les technologies utilisées une route avec des véhicules

Changement de cap pour répondre aux défis individuels et collectifs 

Les infrastructures routières ont également dû s’adapter à la hausse de l’utilisation de vélo, moyen de transport largement plébiscité notamment suite à la prise de conscience généralisée qui a suivi la crise sanitaire et à une certaine prise de conscience, notamment en ville, de ses avantages.

Privilégié depuis plusieurs années par des usagers soucieux de réduire leur empreinte carbone et/ou fatigués des transports en commun, ce moyen de locomotion a lui aussi fait l’objet de différentes initiatives et aides gouvernementales successives. Elles ont pour but d’encourager son usage partout en France, en périurbain et jusque dans les campagnes. Ainsi, c’est plus de 1000 km de pistes cyclables provisoires qui ont été déployés sur l’ensemble du territoire français pendant la crise du covid-19. Certaines municipalités ont déjà rendu une partie de ces pistes définitive, comme c’est le cas dans la ville de Toulouse. En effet, après un état des lieux fin juillet 2020, la mairie de Toulouse avait décidé de rendre définitifs certains aménagements temporaires.

Aujourd'hui, les villes doivent répondre à de nombreuses problématiques : l'urbanisation, rationaliser le trafic, réduire la pollution et contribuer à améliorer la sécurité. Les outils technologiques disponibles permettent notamment de répondre à ces défis. Les routes intelligentes apportent aux urbanistes et aux élus des éléments de réponse et d'optimisation. De la gestion automatisée du trafic, à la sécurité des piétons et des véhicules, en passant par la surveillance de l'environnement, de nombreux outils sont développés pour améliorer les infrastructures et les déplacements de usagers. Transformée par l’ensemble de ces nouvelles solutions technologiques et plus écologiques, l’industrie routière semble tendre désormais vers des initiatives plus vertes et durables.

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