La DGE présente son rapport d’étude prévisionnelle dans le domaine de l’IA

La Direction générale des entreprises (DGE) a publié son rapport d’étude prévisionnelle dans le domaine de l’Intelligence artificielle « État de l’art et Perspectives pour la France ». Il propose une analyse sectorielle de l’art technologique en France, fait état du positionnement du pays et de ses stratégies territoriales et nationales en matière d’IA. Il s'agit d'une analyse sectorielle de la technologie en France faisant état du positionnement du pays et de ses stratégies territoriales et nationales en matière d’IA et s’articulant autour de quatre axes qui sont les suivants :
Définition et état de l’art technologique
Dans la première partie du rapport de la DGE, on retrouve une revue de « l’état de l’art » des ressources et technologies actuelles permettant le développement de l’IA (digitalisation, croissance de la quantité de données, des capacités de calculs, de l’espace de stockage, capteurs, réseaux, algorithmes, objets connectés, etc.). En 2017, 5 milliards d'euros ont été investis dans l'IA, dont les performances reposent sur la disponibilité des données décrivant un grand nombre d’évènements (plusieurs milliers) et la puissance de calcul capable de générer un apprentissage.
Pour finir, elle présente l’état de la recherche actuelle en IA et les obstacles liés aux espaces technologiques choisis. L’innovation cherche à reproduire trois grandes tâches cognitives : la perception de l’environnement, la compréhension d’une situation et la prise de décision. Les usages finaux de l’IA sont liés aux tâches statistiques confiées aux algorithmes, telles que trouver un objet sur une image, reconnaître un spam ou un virus dans un flux de données, recommander un achat en fonction de ses goûts, traduire un texte, analyser un sentiment. L’enjeu économique pour les entreprises porte aujourd’hui sur le développement de solutions transverses, comme l’amélioration de la précision d’analyse des images et de solutions sectorielles, comme la détection de la fraude dans les transactions financières par exemple.
Analyse sectorielle
La deuxième partie consiste en un classement de l’impact de l’IA par secteur, qui s’appuie sur un équilibre entre des critères socio-économiques (PIB, emploi) et des critères d’innovation (nombre de startups, montants investis, usages déployés). En France par exemple, les trois secteurs considérés comme les plus impactés par l’IA sont la santé, les industries manufacturières, le suivi des transports et de la mobilité.
Deux classements sont proposés à l’échelle internationale et nationale, soulignant les forces et faiblesses de chaque secteur en France par rapport à d’autres pays. 3 645 startups appartiennent au domaine de l’IA dans le monde. 40 % sont États-Unis, 11 % en Chine, 10 % en Israël et 7 % au Royaume-Uni. Avec 109 startups, la France est au septième rang mondial (3,1 %) proche du Canada, du Japon et de l’Allemagne.
Paris est la première ville européenne en termes d’attractivité des startups IA : elle localise les deux tiers des startups (73 sur 109). 45% des laboratoires français publics et privés, disposant de compétences IA sont localisés en Île-de-France. Au niveau national, plusieurs grandes villes commencent à s’organiser sur la thématique IA (Lyon, Lille, Marseille, Toulouse…), indique le rapport.
IA, positionnement de la France et stratégie territoriale
Cette partie détaille les principaux usages de l’IA dans les 9 secteurs économiques suivants : agriculture, commerce de détail, loisirs et médias, sécurité des biens et des personnes, services financiers et juridiques, services professionnels, services publics et télécommunications. La France dispose à ce niveau de nombreux atouts grâce à la présence sur son territoire de grands groupes mondiaux, de PME et start-up innovantes dans le domaine. L’étude est approfondie sur 4 secteurs économiques : la santé, les transports et la mobilité, l’industrie, l’énergie et l’environnement.
La santé est l’un des secteurs les plus dynamiques en IA. Cela s’explique par un accès à des volumes importants de données. Cependant, en France, ces données sont encore difficilement accessibles pour les innovateurs du fait de la législation, ce qui constitue un frein majeur et conduit les innovateurs à se tourner vers l’étranger.
Opportunités pour la France et recommandations
On y retrouve des recommandations et propositions d’actions susceptibles d’être mises en œuvre par des acteurs privés et publics. Elles peuvent porter sur des activités de recherche et développement, des politiques publiques pour stimuler l’innovation ou accélérer le déploiement des usages de l’IA. Cela suppose de développer des efforts dans plusieurs domaines : encourager les investissements et la valorisation de la recherche autour de l’IA, stimuler les collaborations transdisciplinaires dans les appels à projets, inscrire la trajectoire de la recherche française dans une perspective européenne pour mutualiser les efforts. L’enjeu est multiple : former et retenir en France les meilleurs chercheurs en IA.
Vous pouvez consulter le rapport et sa synthèse en cliquant sur ce lien.