Intelligence artificielle : retrouvez le livre blanc de la Commission européenne
Bien qu’elle soit à l’origine de nombreuses avancées technologiques, la CE rappelle que l'IA présente également des risques liés à sa conception (biais, dysfonctionnement, perte de données etc.) ou à son usage (surveillance de masse, anonymisation des données etc.). Reconnaissant que les technologies de l’IA manquent de transparence et peuvent être complexes, imprévisibles et partiellement autonomes, le livre blanc n’écarte pas les risques pour la sécurité de ses utilisateurs et aborde deux approches.
L’une d’elles consiste à promouvoir un écosystème d'IA d’excellence en UE : pour ce faire, elle expose des mesures pour développer la recherche, promouvoir la coopération entre les États membres et accroître les investissements dans le domaine. La deuxième approche consiste à instituer un écosystème fiable, qui garantit la mise en œuvre des exigences de sécurité et le respect des droits fondamentaux, grâce à un cadre juridique permettant une approche unifiée du marché numérique européen.
Bâtir un écosystème d’excellence en faveur de l’IA
La technologie numérique et l’utilisation d'algorithmes d'intelligence artificielle occupant une place centrale dans tous les aspects de la vie des citoyens, il est indispensable qu’ils puissent faire confiance à ces systèmes. Pour ce faire, la CE appelle à construire un écosystème d’excellence pour l'IA, avec les objectifs suivants :
- Entre 2020 et 2030, attirer des investissements à hauteur de 20 milliards d'euros par année
- Créer un centre européen de la recherche, de l’innovation, expert dans le domaine de l'IA au niveau mondial.
- Attirer les meilleurs professeurs et chercheurs en IA en proposant les meilleures formations académiques et les meilleurs réseaux d’université dans le domaine.
- Sensibiliser les citoyens à l’influence de l’IA sur leurs décisions.
- Accompagner les PME et les services publics dans la transition vers l'IA.
- Renforcer les centres d’innovation numérique.
Un écosystème basé sur la confiance : l’IA sous le contrôle des autorités
La CE désire mettre l'IA sous le contrôle des autorités lorsque cette dernière est utilisée dans les domaines à haut risque tels que la santé, la police, les transports et la finance. Elle appelle donc à la vérification et à la certification des algorithmes, de la même manière que sont contrôlés les cosmétiques, jouets et voitures. Elle espère ainsi garantir la sécurité des données utilisées dans ces cadres. En revanche, elle n’impose pas de contrôle dans les domaines à faible risque, pour lesquels la labellisation ne sera pas obligatoire.
Le livre blanc consacre une quinzaine de pages aux dangers de l'IA utilisées dans le cadre de la reconnaissance faciale. En effet, l'utilisation de systèmes d'identification à distance par la biométrie peut mettre en danger nos droits fondamentaux. Par conséquent, le recours à la reconnaissance faciale doit lui aussi être encadré et ne devrait être autorisé que s'il est "justifié, équilibré et accompagné de garanties appropriées".
En conclusion, la Commission a déclaré qu'à condition que l'IA soit « éthique, durable, axée sur le facteur humain et respectueuse des valeurs et droits fondamentaux », elle apportera aux citoyens, aux entreprises et à la société des gains de productivité, de compétitivité ainsi que de bien-être. Le numérique a le potentiel de relever de nombreux défis : lutter contre le changement climatique, la criminalité, protéger la démocratie... Pour ces raisons, la Commission souhaite soutenir le développement et l'adoption d'une IA éthique et digne de confiance dans l’ensemble des secteurs économiques de l’UE.
